Masisi: 343 femmes reçoivent leurs kits de réinsertion socio-économique
Une joie collective, des sourires restaurés au bout d’une prise en charge réussie ! Avec l’appui financier du Fonds Humanitaire en RDC, HEAL Africa a remis des brevets et kits de réinsertion socio-économique à343 femmes bénéficiaires du projet d’urgence de prévention et de réponse holistique aux violences basées sur le genre dans les communautés affectées par les crises humanitaires en zones de santé de Masisi et de Mweso.
C’est au bout de 6 mois de formation vocationnelle en métiers divers et compétences commerciales que ces femmes bénéficiaires ont reçu leurs kits de démarrage pour le lancement de leurs propres activités génératrices de revenus dans les villages de Lushebere, Kalinga et Masisi Centre en zone de santé de Masisi, ensuite àBusumba et Kivuye en zone de santé de Mweso.
Constituant le point de chute pour cette activité de remise de kits de réinsertion aux bénéficiaires, le village Kibarizo n’a pas été servi des suites de l’insécurité qui a atteint son pic le plus élevé avec les nouvelles vagues de guerre qui ont éclaté dans la région. « L’axe Kitshanga-Kibarizo étant très affecté par la guerre, l’équipe n’a pas pu se rendre àKibarizo pour servir les femmes bénéficiaires qui l’y attendaient » , a expliqué M. Dieudonné MUHIRWA, chef de projet àHEAL Africa.
Autonomiser la femme, réduire les risques de violence àson égard
Après plusieurs décennies de guerres et conflits armés en territoire de Masisi, la femme s’est retrouvée en tête de liste des victimes, sombrant dans un état de vulnérabilité insoutenable. Elle est pourtant au centre de l’économie de son foyer, sa famille, donc de celle de sa communauté. C’est en conséquence un problème qui prend des proportions communautaires lorsque la femme est privée de ses moyens d’action.
Très souvent, la femme recourt aux moyens en sa disposition pour pouvoir nourrir sa famille. Elle se retrouve, de ce fait, confrontée àla dure réalité qui l’oblige àaller cultiver le champ àdes distances éloignées des grandes agglomérations, àla merci de bourreaux les plus sanguinaires qui soient. Subissant le pire pendant qu’elle cherche ànourrir sa famille, elle perd ses moyens face aux besoins des siens.
C’est le cas de Joëlle (nom d’emprunt) qui, en revenant d’un champ situé àenviron 7 kilomètres de son village, avait croisé trois hommes en armes qui lui ont infligé « le plus inhumain des traitements qu’une femme peut subir » , selon qu’elle l’a décrit. Elle a été sauvée de justesse grâce au paquet des services mis àsa disposition par le projet dans le centre de santé de la place.
Fuyant les atrocités dans son village, Mme Maombi (nom d’emprunt) a été victime d’un traitement similaire devant son mari. De son coté, Germaine (nom d’emprunt) l’a été pendant qu’elle revenait d’un champ situé près de son village. Elles sont nombreuses ces femmes qui ont vécu une expérience aussi dévastatrice en territoire de Masisi. C’est fort de l’appui de son partenaire le FHRDC que HEAL Africa a su apporter àces braves femmes la prise en charge nécessaire après les calamités qu’elles ont endurées.
Servir la femme dans un contexte aux besoins multiples
Face àl’étendue géographique du territoire de Masisi et les conflits armés qui y ont refait surface, le besoin de prise en charge de la femme demeure présent. C’est ce qui a transparu dans le mot de circonstance de Mme MAPENDO MAFARANGA Alphonsine cheffe de bureau Genre Famille et Enfant en territoire de Masisi, qui a soulevé le besoin de former encore plus de femmes en métiers vocationnels en ces mots, « Nombreuses femmes tireraient beaucoup d’une formation similaire dans les zones de santé qui n’ont pas été couvertes par le projet durant cette phase » .
« Masisi est une zone d’urgence humanitaire. Nous avons besoin de partenaires comme HEAL Africa et le FHRDC afin de quitter les urgences et nous impliquer dans le développement de ce territoire » , a estimé Dr Lucien BINDU KANDUNDAO, Médecin Chef de Zone de la zone de santé de Masisi. L’expression de ce besoin a quasiment été commune dans les propos des femmes bénéficiaires qui ont eu leurs mots àplacer durant la cérémonie de remise des brevets et kits de réinsertion, dans les 5 sites/espaces sûrs concernés.